Iolce

Les femmes, le cerveau des hommes

Human Computer, les femmes calculent

Photo de l'annonce dans le journal pour A computer wanted
The New York Times : A computer wanted, une annonce (pas si) anodine en 1892

Computer, un ordinateur ? Non, une histoire de femmes (principalement) et de calculs.

Une histoire nommée Human Computer, des calculs longs et souvent fastidieux donnent naissance au networking.

Photo de femmes Human Computer
On voit naître une forme de networking, car chaque calcul réalisé était relu par une autre personne

Pourquoi recruter des femmes dans un monde où l’homme est considéré comme étant un être supérieur ?

Pour profiter d’elles, et embaucher deux fois plus de main-d’oeuvre.

40–45, elles calculent toujours

Le nombre de Human Computer explose dans différents domaines : switching boards, tenue de registre, prise de dictées, calculs de trajectoires balistiques, des tâches de bureau quoi… Celles-ci effectuées par des assistants numériques de nos jours.

Photo d'opératrices de téléphone
Les switching boards

Les femmes et leurs esprits constituaient l’infrastructure physique de l’ère technologique

Photo du Harvard Mark 1
En 1944, Grace Hopper a aidé à la création du Harvard Mark 1, le premier grand calculateur numérique

L’arrivée des ordinateurs mécaniques (à la base pour un usage militaire) dans les années 40 obligent les femmes à s’adapter et à programmer les nouvelles machines mécaniques, leurs futures remplaçantes.

Maintenant, elles programment leur futur

Que fait-on avec une idée qui marche bien et qui peut relancer l’économie après la guerre ? On la commercialise bien sûr, en vendant les nouvelles technologies militaires au grand public ! Les Human Computer disparaissent totalement au profit de la programmation automatique qui deviendra la base des nos ordinateurs.

Photo des Eniac Programmers
Nos premiers pas en programmation

La programmation, qui sort de nulle part, accessible à une infime partie de la population, incompréhensible, aucun manuel disponible, on en fait quoi ? Dans un souci continu de compréhension propre aux femmes, Grace Hopper a créé cobol, un langage rendant accessible la programmation aux nouvelles générations.

Photo de l'apprentissage du COBOL
Ces hommes sont bien attentifs…

Donc les femmes ont enfin de la reconnaissance ? Pas du tout, lors de la présentation de l’eniac en 46, les deux femmes qui avaient entièrement aidé à le programmer n’ont jamais été réellement créditées ni reconnues.

Photo de l'ENIAC
Premier ordinateur programmable électronique pour l’armée US

Les femmes en trois leçons !

1. La diversité de l’esprit

Top ! Nous cherchons une ancienne étudiante du MIT, elle a étudié l’informatique qui ne la passionnait pas de base, elle concevait des protocoles de routage, des algorithmes qui régulent directement le trafic sur les réseaux, elle a de plus été notamment un élément indispensable à la création de l’Ethernet.

C’est, c’est, c’est ?

Bien joué Radia Perlman !

Photo de Radia Perlman
Mère de l'Internet ?

Sa leçon ? La diversité de l’esprit est un atout indispensable ! Différents types d’esprit contribuent à différents types de valeur.

2. Rien n'arrive de rien

Wendy Hall, peu soutenue, eut une idée révolutionnaire. Laquelle ?

C’est en 1989 qu’elle invente le système de Microcosm, une manière intuitive et dynamique de naviguer dans une quantité astronomique de données, les rendant accessibles à un plus large public. Souvent mis à jour, il y avait peu de perte d’informations et grâce à ses niveaux de liens, chacun avait un contenu adapté.

En quoi son hypertext est pratique ? C’est simple, son système peut être comparé à une bibliothèque géante. Chaque page représente un lien, tous interconnectés. Cela empêche de tomber sur ces fameuses error 404 comme c’est possible avec le système (peut-être moins efficace) de Tim Berners-Lee.

Photo de Wendy Hall
Merci Dame Wendy

Grâce aux travaux sur l'hypertext fourni par toutes ces femmes, Tim Berners-Lee, pas très impressionnant, présenta en 91 ce qui deviendra l'Internet.

Présentation de l'hypertexte par Tim Berners-Lee
Ces femmes ne sont pas impressionnées…

Wendy nous apprend ici que rien n’arrive de rien : faire de grandes choses nécessite de grandes communautés.

3. L’égalité ? Une utopie ?

Stacy Horn a créé ECHO, pour y intégrer le Computer Mediated Communication (une sorte de réseau social), et en faire une des plus anciennes communautés virtuelles.

Photo de Stacy Horn
La fondatrice d'ECHO

Pourquoi créer un tel système ? Pour qu’il existe un réseau où les femmes auraient autant de voix que les hommes. Au début il n’y avait que 40% de femmes, mais pour arriver à une certaine égalité, elle use deux moyens de persuasion : 

  1. Sensibilisation : adhésion gratuite pour les femmes pendant un an, elle expliquait le principe d’Internet.
  2. Représentation : chaque groupe de conversation était tenu et par un homme et par une femme travaillant ensemble : une femme était dans la structure du pouvoir ce qui incitait les autres à avoir moins peur de se joindre à la conversation.

L’égalité demande des efforts : pour créer une communauté amusante et équitable en toute sécurité, on doit travailler pour les choses dont on a besoin, mais cela en vaut toujours la peine, même si c’est toujours compliqué aujourd’hui.